mardi 11 mars 2008

Coupé du reste du monde

De retour chez moi vers les 10h30, l'air est froid, le ciel est calme et illuminé de tout feux par un firmament où brillent étoiles de 1000 feux. Je suis heureux sans réellement savoir la raison, heureux d'être en vie, d'avoir tant encore à vivre et à découvrir. Comme un gamin, je m'émerveille de voir autant de neige, je m'amuse de l'étroitesse des routes à peine déneigées par des employés de la ville sans doute exaspérés. Dans ma rue, les maisons sont devenus invisibles, masquées par d'imposants amas de neige. J'aperçois une montagne où un jeune zélé a dressé un fort. En voilà un pour qui les chutes de neige n'était autre qu'ajout de matériel à la construction d'une gigantesque forteresse où il pourrait terrasser d'invisibles ennemis durant des journées longues. Juste avant d'arriver chez moi, j'entrevois une rue que j'emprunte régulièrement. La neige y est entassé sans moindre dérangement. Les déneigeurs semblent avoir tout simplement l'avoir abandonné, petit rappel que la nature est plus forte et persévérante que l'Homme.

Je stationne donc ma T-Mobile dans l'abri de toile où s'accumule neige de façon alarmante. J'ouvre ma porte et sort pour constater que le silence de la nature reste entier. Aucun bruit pour venir troublé la quiétude qui règne alors que mon voisinage s'apprête à s'endormir après une autre journée hivernale. Je pénètre dans ma demeure où je suis accueilli par une douce vague de chaleur. Mes lunettes s'embuent, je les retire, me frotte les yeux, la journée fut longue. Je parle un peu avec ma mère, Petit Frère dont le manque de confiance en soi est légendaire parle de ses appréhensions quant au test théorique de permis de conduire. Il se convainc lui-même qu'il est voué à l'échec. Il y a de ces choses qui ne changent pas.

Puis ma mère m'annonce que nous sommes privé d'internet et de téléphone pour les 5 prochains jours. En effet, la tempête de samedi a laissé ses traces et la compagnie qui nous dessert est ensevelie par les troubles techniques. Plus de téléphone, cela signifie plus aucun contact avec l'extérieur. Pour nous, sans cellulaire, c'est donc synonyme d'absence de moyen d'appeler à l'aide en cas d'urgence. C'est aussi synonyme de difficultés à avoir des nouvelles d'un oncle secoué par la maladie ces derniers temps. On se sent petit.

Je descend à ma chambre, après un brossage dentaire en règle. Je suis dans mon lit, mes genoux exemptés de la présence usuelle de mon portable. Je suis plongé dans le noir, les rayons cathodiques de mon écran n'étant pas à l'oeuvre. Je me sens drôle, moi qui ait l'habitude de faire une dernière virée sur la Toile avant de m'abandonner aux bras de Morphée. J'enfile donc mes écouteurs, j'écoute la radio. On y parle de Canadiens, de hockey. Je vais me chercher une couverture supplémentaire et tranquillement, je m'endors, coupé du reste du monde. Seul le son de plus en plus distant de la radio me rappelle qu'ailleurs, on vit aussi...

11 commentaires:

KattyKane a dit…

Wow... j'aimerais ça moi ressentir cette quiétude là...

Ça m'a rappellé le sentiment que j'ai quand je passe le weekend dans un chalet loin de tout... où même CKAC ne se rends pas.. le genre de quiétude ou ça pourrait être la fin du monde pis on ne le saurais pas...

J'adore me sentir comme ça...

Chanceux :P

Pinocchio a dit…

Ce qui me rappelle cette bonne chanson de Mathieu Gaudet!...

Très beau texte!

Anonyme a dit…

Wow... Très beau texte...
J'aimerais tant me sentir ainsi de temps en temps, oublier les problèmes de la vie et juste «vivre». Ni plus ni moins.

L'Ours qui a vu l'Homme a dit…

@Katty: le chalet, c'est à St-Henri?

KattyKane a dit…

Ours: non pourquoi??? Y'a pas CKAC à St-Henri???

Philcabzi a dit…

Super texte! Je ressens ça souvent, n'ayant pas de téléphone ou internet à la maison. En fait c'est pour ce feeling-là que je ne les fait pas installer (j'ai un cell tout de même!).

Anonyme a dit…

As-tu pensé à débuter ton livre?
Dans quelques années, ce serait bien de te revoir à ton lancement.

Marie a dit…

tu parleras à ton frère de l'autoréalisations des prophéties... un truc qu'on voit enpsycho. c ben simple : si tu es convaincu que tu vas échouer, tu vas être nerveeux et faire des gaffes qui te feront échouer, tandis que si tu te persuades que ça se passera bien, ben tu vas réussir.

Le Tapageur Silencieux a dit…

@kattykane: Effectivement, ça fait du bien, ce sentiment de quiétude, cette paisible ambiance.

@pinochio: Merci!

@mymy: Quand je veux juste vivre, je sors le soir, vers les 11h, minuit, avec mon lecteur mp3 et je déambule dans les rues désertes de la ville. Il n'y a pas plus apaisant.

@l'ours: Bonne question!

@kattykane: C'est un running gag de notre région, on écœure St-Henri qui écœure St-Anselme... Un peu l'inverse de Chicoutimi qui en veut à Québec qui en veut à Montréal qui en veut à Toronto.

@philcabzi: Je pense faire comme toi, à ma lointaine retraite. Vivre sur un gros terrain en campagne, coupé le plus possible de l'aseptisation criante de la civilisation.

@ensevelie: C'est dans mes projets éventuels mais pour l'instant, je n'ai ni la confiance en mon écriture ni le temps à cause de mon BAC de me lancer dans pareil aventure. Mais qui sait...

@angie: C'est vraiment vrai. Mes mon frère semble tenir à baigner dans l'échec qu'il entretient semi consciemment. Toujours être défaitiste, ça évite la déception d'échouer parfois j'imagine... C'est condamnable mais bon, que voulez-vous. On a beau tenter de l'aider, il faut qu'il veule s'aider lui-même à la base.

susane a dit…

J’adore vraiment ce que vous faites, bravo !!! Merci bien de partager avec nous cet article.

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A chaque nouvel article, toujours autant de choses intéressantes à découvrir et normalement à mettre en pratique.