mardi 30 décembre 2008

Doux poème, ultime théorème

Né d'éthylique collaboration avec sweet petit p, pour initié seulement:

Dès le moment où je t’ai vu avec tes deux gros trémas
J’ai su qu’en début de période seraient nos ébats.
Aussitôt que j’eus aperçu ton plantureux décolleté
Ma verge à problème théorique de prob emprunta dureté.

Ton corps comme le miroitement d’une grosse prestation
Me pousse indéniablement vers les plus vicieuses tentations.
Ton insatiable appétit sexuel j’adorerais bien rassasier
En te pourfendant de ma plantureuse indemnité.

Tu es le songe idéal lors de mes longues nuits mornes
Telle la plus fluide des intégrales sans borne.
T’avoir dans mon lit serait la plus inouïe des chances
Autant qu’avoir un bon prix pour une assurance.

Quand je pense à toi, à nous, j’ai le trémolo
C’est un peu comme découvrir la borne de Kramer-Rao
Veux-tu, ô grande beauté des plus magnifiques,
Avec moi t’engager dans le plus beaux des processus stochastiques.

Unissons-nous selon les traditions bayesiennes,
Ma douce, s’il-te-plait sois mienne.

mardi 23 décembre 2008

La course aux jouets

Parce qu'à quelque part entre Monsieur Univers, Terminator et la gouvernance de la Californie, sweet Arnold a réellement saisi la vie. Et je ne parle pas d'homme enceint (hell no) mais bien de cette effrénée course contre un noir de combat i.e. Sinbad que nous menons tous à un moment ou un autre de notre vie pour l'obtention du saint Graal noëlesque.

Puisque la fête à J.C. approche à grand pas et que le plus grand plaisir à retirer de ce festival de la tourtière, des guirlandes moches et des reprises à Musique Plus est sans le moindre doute de donner, je me devais donc de compléter mes emplettes que j'avais diligemment repousser.

C'est donc armé de ma proverbiale impatience que je suis parti ce matin en chevauchant ma wild T-Mobile en direction des centres d'achat, terres promises en cette période de décembre. Bien que tôt, les stationnements sont déjà bondés et ça joue rude pour la conquête d'un espace. Au volant d'une Jetta rouge feu, une femme s'époumone en pestant tandis qu'elle se fait littéralement voler sa place. Que de tension dans l'air, on se croirait à un souper retrouvailles de télé-réalité.

Après avoir déniché lointain parking, je me dirige vers l'agglomération commerciale, le coeur léger, le portefeuille encore lourd. Après avoir traversé une rivière à la nage, parcouru de vastes plaines, affronter une horde inopportune de grouillant nains et établi campement pour la nuit, j'arrive finalement à destination. Je pénètre dans l'antre du katching et de plein d'autres bruits d'argent de même.

Il y a foule. La circulation est ardue pour toute personne à rythme décent. Je me faufile tant bien que mal parmi la masse dense empruntant au cloportisme. Je pénètre dans une librairie, je suis finalement à mon aise et fin prêt à distribuer le bonheur à grand coup de paiements directs dans le ça pue.

Je trouve rapidement ce que je trouve, tout va pour le mieux Mathieu. C'est alors que j'aperçois l'ultimate cadeau, un livre qui me zyeute comme pas une cubaine en quête d'asile politique ne saurait le faire. Je salive déjà en pensant à la joie d'offrir. Mais voilà que j'aperçois également un homme mi-trentaine qui, visiblement, est également tombé sous l'irrésistible charme du bouquin. Écumant, la jugulaire plus gonflé que la réputation de Michel Bergeron, le visage couvert de sueur, il se dirige à un rythme d'enfer vers ce klondike qui ne saurait m'échapper. J'embraye à vitesse grand V, bouscule vieilles dames, orphelins et Éric Remy afin de mettre la main sur ce joyau littéraire. La lutte est serrée. Le bélligérant spumescent n'a pas dit son dernier mot. Il rugit. Finalement, dans un mouvement fauve de mes longs bras, je me saisis de cette véritable bible, je triomphe, la foule m'acclame, de multiples femmes aux corps célestes pénètrent dans l'enceinte du magasin, visiblement attirées par l'odeur du mâle dominant que je suis.

Finalement, mon nouvel ennemi juré me contourne et attrape une revue non loin. Turns out que nous n'avions pas le même but. Ah imagination quand tu nous tiens. Mon royaume pour ces cinq secondes de fausse lutte.

Je me rends enfin à la caisse, délie les cordons de ma non-bourse (parce que bourse est un terme réservé au sexe des voyages de groupe aux toilettes) et déplie billets verts. Je suis fier de ma cueillette et ne peut attendre au réveillon. J'ai bien hâte aussi de retrouver ma voiture. Je vous écris de mon portable, à moitié de mon chemin de retour. La nuit est noire et j'ai peur. Un homme me propose un âne contre un jeu de X-Box, je ne sais pas si je devrais accepter...

lundi 22 décembre 2008

Les 9 vies du Tapageur (1)

Parce qu'une décision, un évènement suffit à tout basculer, je me risque aujourd'hui au jeu des si, pour le plaisir de la chose, pour songer à ce qui pourrait être, au destin, à la vie qui au fond n'est qu'un chevauchement de séries de dominos qui ne demandent qu'à être basculées.

J'ai eu 50 ans aujourd'hui, enfin je crois, c'est l'estimation la plus juste que j'ai. C'est qu'il y a longtemps que je n'ai pas su la date, longtemps que je n'ai pas succombé. La dernière fois, c'est un passant qui m'avait lancé un journal tandis que je jouais de l'harmonica sur la rue. Je l'avais feuilleté, insouciament. C'était un 5 décembre, on y prophétisait des malheurs, recensait des viols, rapportait des accidents. J'avais oublié que le but principal des journaux était de rappeler à tous combien cette vie que nous menons est bien triste. Autrement, les gens oublient. C'est que voyez vous, avec ses saveurs, sa chaleur, ses couleurs, on pourrait commettre l'insolence de croire qu'elle est belle cette vie. Quel malheur que de croire au bonheur.

On m'appelle parfois vagabond. D'autres fois clochard. Souvent va-nu-pieds. On pousse même l'audace à m'appeler mendiant, moi qui demande pourtant si peu, qui offre à bras ouverts. Pour deux dollars, j'accorde la déculpabilisation, la bonne conscience, l'estime, je distribue l'absolution des remords sans discrimination. On a bien plus besoin de moi que moi d'autrui. Alors mendiant vous savez...

On me trouve laid comme une irrégularité. J'ignore si c'est ma barbe hirsute, mon air hagard et mes vêtements rapiécés ou ma simple existence, ce qu'elle représente sur la société de laquelle je suis né, l'implacable rappel que le rejeton est familier du géniteur. On me suppose misérable et pourtant, je suis sans doute bien plus heureux que ces centaines de gens pressés que je vois chaque matin marcher le nez fourré dans leur manteau, le regard tourné vers le sol.

Je suis solitaire, j'ai depuis longtemps décidé de me soustraire des aléas de l'humain. Tout a débuté lorsqu'à 20 ans, effrayé par mon enlisement constant dans le futile, je suis parti, un matin, sans dire mot. J'avais décidé que les promesses que la vie avait à offrir étaient bien plus riches que celles que percevait mon entourage en moi. Vêtu d'un simple jeans, de mes espadrilles et d'une légère veste, j'ai marché et marché. Marché pendant 5 ans à en oublier d'où je venais, m'arrêtant pour offrir la chance d'être hospitalier ou d'être généreux d'une bonne paire de botte.

Puis après 5 ans, alors que je commençais à peine à découvrir l'étendue de la complexité de la vie, l'ampleur de ma petitesse, il me prit envie de me reclure, puisqu'il me semblait que les plus tangibles et importants secrets à pénétrer, c'est chacun personnellement qui les possédait.

C'est donc dans une précaire habitation, entouré d'une dense forêt boréale que je vécus les vingts années suivantes de ma vie, 20 ans à oublier l'hommerie et son vide, à oublier le temps et ses affres. 20 ans à scruter l'immensité céleste la nuit venue et tenter d'y voir le quelconque reflet de notre terne monde. Normal que tout ici semble si mât quand les cieux scintille tant.

Ce n'est qu'après une dizaine d'année que l'honnêteté totale commence réellement à s'immiscer. Qu'après 10 ans que nos plus sombres défauts, nos torts les plus difformes deviennent légitimes et partie prenante de cette identité que certains tenteront toujours en vain de se forger toute leur vie durant. Puis au bout d'une autre dizaine d'année, on en vient à chérir ses défauts, parce qu'ils magnificient l'unicité de chacun, alimentent l'énergivore complexité du vaste monde qu'il apparaît désormais clair prendra plus d'une vie à cerner.

Parce que j'exècre le confort, que ma fuite de ce dernier avait été le moteur de ce périple, je me devais de retourner après 20 ans à cette civilisation que j'avais fuis dans la plus pure des catiminis. Redoutant l'esclavagisme, je fis le voeux de me terrer dans les méandres les plus salaces des agglomérations les plus grouillantes, par souci de liberté certes, mais surtout par curiosité pour l'aberrance universelle que représente la misère.

C'est ici que j'en suis. Voilà maintenant 5 ans que j'erre parmi les pouilleux et les errants. Même si plusieurs d'entre eux semblent chercher un sens à leur existence, il me semble qu'elle a déjà bien plus d'essence que celles des morts-vivants qui s'agglutinent un peu plus chaque jour autour d'artifices éphémères pour combattre la noirceur qui englobe leurs vies, puisque les astres sont toujours un peu plus cachées par les excréments d'usines qui rejettent continuellement plus pour combattre toujours un peu plus la sereine inertie naturelle de la vie.

Et tandis qu'on prédit la déroute, que la tristesse est ambiante, je souris. Parce que j'ai vu, parce que je sais. Alors que je chevauche ma vieille bécane rouillée, que mon ébouriffée chevelure flotte au vent, que l'on m'accole les titres de fou, d'étourdi ou de follingue, je m'esclaffe, les yeux plus clairs que jamais.

Edit: Je l'ai échappé quelque part au milieu. Ma parole Carole.

dimanche 21 décembre 2008

Insolence

C'est un classique, après avoir été malade comme un chien, on savoure vraiment le fait d'être en santé, de respirer sans mal de coeur, d'avoir la tête légère. Similairement, on oublie souvent à quel point la vie est savoureuse et fantastique en temps un peu plus rude pour se le rappeler avec vigueur une fois ces temps oubliés.

Je déconnais ce soir autour d'une sweet poutine dans un doux restaurant avec de sympathiques chummys et je réalisais que je m'égare parfois à être sérieux. Je ne suis plus l'insouciant jeune homme qui se marrait de la vie elle-même. Je m'éloigne de l'invincibilité juvénile qui m'animait, de cette époque où nous étions cons et étions assez intelligent pour apprécier le fait qu'on pouvait l'être.

Ainsi donc, je serai bref vu mon précaire état et je terminerai en vous incitant à la folie, à la légèreté. Copulez, savourez, flatulez. Écoutez du Samantha Fox. Do it.

Touch me, touch me , I wanna feeeeeeeeeeeel your body.

vendredi 19 décembre 2008

Yeah

Levé à 10h, j'ai pris un bain en lisant mon journal, je ne fais rien de constructif, suuuuuuuuuuuuuperbe!

lundi 15 décembre 2008

Décompte

Ce soir, cet instant, cette seconde, rien, tout, la vie s'y résume et s'y berce un moment, une infinité, et au loin une vague pensée qu'il faudrait oublier. Je suis là et je gage que le passé n'est pas gage du futur qui, me semble, n'engage à rien.

Je réfléchis à la rengaine qui vicieusement dégaine et me dit qu'au fond, m'y voilà au fond. Non pas le fond de la pensée mais bien le fond du fond, le fond du puits, la fin de la vie. Je suis là, je ressasse et voilà, ce n'est pas sensass. Je me bats pour ne pas être triste bien plus que pour être heureux, comme si voler n'était plus à la mode, qu'il fallait croupir, allons...

Je m'égare, je suis à bord du plus éparse des wagons et j'ai si peur de ne jamais trouver gare. Ma vie, des rails divaguant en contrées houleuses et hostiles.

Encore cette peur, celle d'être ce Peter Pan qui oublie comment voler. Celle de rétrécir en grandissant. Sentir son coeur si loin du choeur. Et si Neverland n'avait jamais exister, non jamais, never...

Je divague, ma vie comme une brume où se juxtaposent follement rêves et cauchemars. J'oublie à en oublier même la notion de l'oubli, les jours défilent sans que je ne saisisse l'essence de leur sens. Je cours, je suis en retard, je suis confus. Je m'enfuie comme pour échapper à mon rendez-vous avec le bonheur. Qui sait seulement s'il a été scédulé.

Plus ça change, plus c'est désespérément pareil. Une déchirante routine, une pérenne larme, un soupir infini. Fais-je erreur? En aurais-je simplement le droit? Les nanosecondes tels des espaces temps qui se déchirent, tant de vies qui s'échappent. Je ne saisis guère ce qui se passe. Je suis dépassé par la plus salace des passes. Je suis Holden Caulfield, je suis Ziggy Stardust, je ne suis rien.

Je détruis, je suis le plus mesquin des naïfs, la dichotomie morale incarnée. Mes mains sont vides. Elles sont pleines. Pleines de ce sentiment que tout pourrait être si différent mais surtout si désespérément pareil.

samedi 13 décembre 2008

Wow

Il y a de ces classiques que l'on avait oublié. Et comme ça, tout bonnement, alors que la lassitude nous guettait en plein étude, elle nous les ramène. Je suis bouche bée René.


Dresseur

C'est cyclique, depuis peut-être 8 ans, une fois aux 2 ans, j'ai une fièvre qui monte en moi. Je vais m'acheter un coton ouaté gris chiné chez Sears, je fais une provision de chips, je me procure un 6 litres de jus de canneberge. Je m'installe dans le coin le plus sombre de ma demeure, j'entre en transe et je commence une partie de Pokémon Bleu. Mon mentor, le véritable, le Professeur Oak s'enquérit de mon choix comme créature de départ, déchirement s'il en est un. Si Squirtle est coquet et solide contre les pokémons roches de la première badge, il en arrache contre ceux d'herbes présents en début de jeu. Similairement, Charmeleon le rebel connait sa part d'ennui lors de l'obtention de la deuxième badge. Bulbosaur sera donc mon choix. Hell yeah. Mon ennemi, que j'aurai baptisé en pigeant dans le champ lexical du génital parce que c'est TELLEMENT drôle, aura ensuite l'audace de sélectionner le pokemon parfait pour me vaincre. Mon épopée pourra alors débuter, le mythe revivra.

Qu'on m'épargne faciles et frivoles jugements. C'est que l'opinion publique fut malencontreusement entachée par l'avènement des cartes Pokemon, sacrilège ultime. Parce que le jeux vidéo, on peut le dire, est un ultime classique qui mérite une place au panthéon de la chose, au coté de Evander Hollyfield Boxing, NHL 2002 et Super Smash Bros. La série télé quant à elle n'était pas SI pire. Ah, combien de gaufre au sirop d'érable ai-je pu engouffrer en écoutant les aventures de Ash dans ma naïve jeunesse? [Insérez nostalgie]

J'étudie et j'ai des envies de jeu. Je n'ai pas encore mis l'émulateur sur mon portable, je me connais trop. Cependant, je m'immisce dans des forums, je lis sur le choix du pokemon de départ, sur où obtenir un Magikarp, sur quelle évolution d'Evee choisir. Je pourrais aussi me procurer un Game Boy, ça serait tellement délicieux.

Ce qui est sur, c'est que je serai le meilleur dresseur, je me battrai sans répit, je ferai tout pour être vainqueur et gagner les défis. On ne pourra pas dire que je ne caresse pas de grandes ambitions. I'm gonna catch them all!

vendredi 12 décembre 2008

Lack of Christmas Fever

Parce que titrer en anglais, c'est tellement cool.

Un peu moins de 2 semaines nous sépare(nt??) de la fête à old timer J.C.. Si le multiplieux de pains, le redonneur de vue, le pourfendeur des vendeurs de la synagogue n'était pas mort pour nous sauver tous autant pécheurs que nous soyons, il aurait cette année 2008 ans. Et Michelle Richard ne serait peut-être pas la plus défraîchie des membres de l'UdA, qui sait?

Mère Nature, dans son infinie bonté, à veiller à ce que notre Noël soit bien blanc. Toute verdure est désormais chose du passé, les patins sont aiguisés, impatient de faire contact avec la glace municipale, un peu partout on peut entendre ronronner des souffleuses et surtout, SURTOUT, nous sommes une fois de plus envahi par les décorations de Noël. Les sapins croulent sous le poids de lumières, guirlandes, boules et photos de Marc Simoneau. Les portes sont ornées de couronne. Des cantiques emplissent l'air ambiant. On achète des tonnes de cadeaux. Sujet verbe complément. Est revenu le temps de l'année où dire que le Père Noël tel qu'on le connait a été inventé par Coca Cola meuble tellement bien trop creuses conversations. Youpi, Yeah, Yatagan, Yes pis plein d'autres mots qui commencent par Y de même.

Et moi, ça ne me gondole pas l'enveloppe testiculaire outre mesure. Alors que d'ordinaire j'ai hâte à cette période de réjouissance, on dirait que l'incessante étude m'empêche de voir plus loin que le prochain examen. Que de préoccupations juvéniles me direz-vous. Celui qui le dit c'est lui qui l'est répondrais-je avec réparti. La folie de Noël ne s'est toujours pas emparée de ma personne et cela m'attriste fort. Peut-être parce que je n'ai pas encore acheté de cadeau ou même répondu aux incessantes demandes parentales sur mes désirs de présents.

On me parle de party, de l'échapper pas pire, de rocambolesques projets et malgré tout, je ne peux me résoudre à trop penser aux vacances pourtant prochaines. Pas capable de décrocher. Semi plaisant.

Je pense que le tout va débuter lorsque je vais remettre mon dernier travail pratique, que je vais embarquer dans ma voiture dans les environs de 2h du matin et que je vais mettre And so this is Christmas de John Lennon. Parce qu'au fond, c'est toujours là que ça démarre, avec cette chanson là. Et je la préserve, je me tiens loin des radios susceptibles de briser la magie. Pas encore entendu cette année. Je me promets donc un moment grandiose!

jeudi 4 décembre 2008

Immensité

La vie est étrange. Alors qu'un joueur du Canadiens compte dans son propre filet, que Stéphane Dion peut devenir permier ministre du pays avec 77 députés élus et que Chinese Democracy sort en magasin, je me dis que le futur est peut-être plus incertain que j'ai l'arrogance de le croire. À la télévision, on parle de pauvreté africaine, de crise indienne, de politique américaine. Je me sens minuscule. J'écoute de la musique avec de l'harmonica, je scrute la nuit noire de mes yeux béatement grand ouverts et j'ai presque une émotion. 4 décembre, on note.

La maison est plongée dans une noirceur seulement troublée par 2 écrans qui me bombardent cathodiquement sans aucun scrupule. Tout mon réseau de contact s'en est allé, un par un, rejoindre son lit douillet, ma solitude nocturne quotidienne s'épaississant un peu plus à chaque fois, grandissant au gré de cet usuel abandon crépusculaire. Tandis qu'habituellement j'y prend plaisir, saisissant ce moment pour savourer une pure quiétude, c'est plutôt une impression d'isolement qui afflige mon coeur d'encore gamin toujours troublé par l'immensité de l'univers.

J'ignore pourquoi ce trouble. Ma capacité à être heureux est parti faire un tour début octobre et semble s'être perdue en chemin, tardant à rentrer au bercail. Je fonde beaucoup d'espoir sur les vacances à venir, j'ai peur que là ne se trouve pas la solution. Alors quoi? Je ne saurais trop, je verrai bien.

La solitude est un couteau à deux tranchants. Tandis qu'elle magnifie mes euphories avec allégresse, elle entraine mes doutes dans un tourbillon des plus sombres. Souvent le mieux, c'est d'aller dormir. Ce que je fais avec empressement.

"Anyway, I keep picturing all these little kids playing some game in this big field of rye and all. Thousands of little kids, and nobody's around - nobody big, I mean - except me. And I'm standing on the edge of some crazy cliff. What I have to do, I have to catch everybody if they start to go over the cliff - I mean if they're running and they don't look where they're going I have to come out from somewhere and catch them. That's all I do all day. I'd just be the catcher in the rye and all. I know it's crazy, but that's the only thing I'd really like to be."
-J.D. Salinger, The Cather in the Rye

mercredi 3 décembre 2008

Censure

Pour la première fois depuis que je dégobille mes résidus lyriques sur cet espace, je me suis directement censuré. Même si parfois je sélectionne mes sujets, j'arrange mes phrases, je prends plusieurs précautions, j'ai aujourd'hui atteint un nouveau sommet: j'ai supprimé un ancien texte. Pour les zélés qui suivraient l'action, il s'agit de Rire-de-Marde.

J'ai longtemps hésité avant de publier le coquin texte qui se voulait moqueur tout au plus. Le fait est que j'ignorais si je tombais dans la méchanceté. Longtemps dans ma vie, j'ai jugé de ce qui était correct de dire ou d'écrire sur quelqu'un en me basant sur quelle serait ma réaction si l'on disait ces choses de moi. Or, avec le temps, j'en suis venu à réaliser que j'avais le dos anormalement large, que j'avais une capacité d'auto-dérision faisant figure de donnée aberrante dans le gigantesque échantillon qu'est la société. Parce qu'au fond, lorsqu'on affirme quelque chose sur ma personne, j'ai ce fou réflexe de prendre du recul, relativiser et juger à la fois du bien fondé et de l'importance des propos. La propension au je-m'en-foutisme.

Donc j'hésite, je pèse le pour et le contre. Je trouve le texte bien cocasse, sans mesquinerie, demeurant dans le niveau acceptable. Cependant, conscient que mes standards ne sont pas communs, je demande confirmation à deux ou trois personnes qui semblent tendre vers la même ligne de pensées. Ben bon Manon, j'envoie la sauce en faisant fi de tout doute ayant l'audace de persister.

On ne semble pas trop s'offusquer par voie de commentaire, une ou deux personnes me trouvent un peu dur. Compréhensible. J'en parle quand même encore à deux ou trois personnes de mes doutes persistant. J'ai un passé trouble en la matière, je vous raconterai peut-être un jour lorsque je serai dans une humeur furieusement confidente.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, quelqu'un a été vachement offusqué par ledit texte. S'insurgeant avec force, cela a redonné vigueur à mes doutes. De plus, semblerait que mon blog a coulé de façon quelconque parmi les gens de mon BAC (ce qui me met en TABARNAC beau fusil) et je ne voulais pas prendre la chance que le jeune homme en question tombe sur le texte en question et fasse partie de ces personnes qui ne font pas la même part des choses que moi. De plus, comme je semble la saveur du mois, je crains qu'on se serve d'un truc que je voulais léger pour tourner au ridicule un gars sans malice. Out le texte.

Mais en même temps, je ressasse ma décision depuis tout à l'heure et j'hésite encore. J'ai toujours trouvé difficile de tracer la ligne entre l'acceptable et l'anglais de Pauline Marois. Si j'avais à tracer une ligne, aussi sommaire soit-elle, je dirais que je me permets de rire ce sur quoi la personne a contrôle. Ainsi donc les actions commises peuvent être sujette à railleries, idem pour le choix vestimentaire, les paroles, la coupe de cheveux, le rire. Là où je décroche, c'est lorsqu'on parle d'incontrôlable: allure physique, handicap, famille.

Certaines personnes cependant poussent l'audace à dire qu'on ne devrait pas rire de personne explicitement. À ça je m'offusque avec véhémence. Je me réclame du droit à la raillerie. De plus en plus, j'ai l'impression que l'on a plus le droit de ne pas aimer quelque chose. Qu'il faut nier les différences. A-t-on seulement encore le droit d'haïr? La susceptibilité me semble atteindre des niveaux stratosphériques. Booo.

mardi 2 décembre 2008

Mordre Mordu

La langue française en est une fort complexe. Conjugaison de participe passé, coquins homonymes, anglicismes, subjonctif présent, les pièges sont aussi multiples que tics en visage de Victor-Lévy Beaulieu. Depuis tout jeune au primaire, on tente de nous inculquer les nuances et subtilités d'un langage plus complexe que la situation parlementaire à Ottawa. Quand je pense que tout ce temps aurait pu être utilisé afin de faire apprécier la lecture. Misère Albert.

Que de préambules vagues pour en venir à parler de ma sombre personne, on n'y échappe pas Berta. Je relis parfois mes billets et je tombe sur plusieurs fautes. Je mélange participe passé et infinitif CONSTAMMENT. J'oublie des "s" comme j'oublie inhibition lorsque je bois. Je fais de multiples fautes d'orthographe, l'investissement en kilojoules requis pour une recherche dans le dictionnaire étant beaucoup trop élevé pour l'économe calorique que je suis. Ma ponctuation est aussi déficiente que l'impartialité de Guy A. Lepage.

Parfois, on me fait remarquer certaines fautes, par email, par MSN, de vives voix. Je suis toujours surpris de tant de motivation, que l'on juge cela suffisamment important. Tant mieux Mathieu. Régulièrement, il s'agit de fautes banales et facile à éviter. Pourtant, je n'y vois que du feu lorsque j'écris. Je n'use pas du trick mordre-mordu, je ne pense pas à mon sujet du verbe instinctivement. Même si je trouve toujours déplorable de faire ces fautes, je ne prends pas le temps de me relire pour autant. Paradoxe du procrastinateur j'imagine.

Avec le vocabulaire en constante mouvance, le développement d'un langage complètement parallèle sur internet, l'abréviation maximale des termes prônées par la génération juste en dessous de moi, je ne sais pas trop où se dirige le bon vieux français. Difficile seulement de savoir à quel point le fait de bien écrire importe. Si je sais que la plupart des gens qui passent ici bloquent sur mes nombreuses erreurs, en serait-il autant pour une majorité de gens? J'en doute. À quel point le message est-il tributaire de son écriture parfaite? Probablement de moins en moins.

Sur ce, bone joorenez à tousse!