lundi 30 juin 2008

Plote à scooter

L'été bat son plein et ma peau aussi brûlée que toutes chansons de Marjo en témoigne. Alors que les amourettes, tel bourgeons, ont éclos aux printemps, on peut voir un peu partout de nombreux couples profiter des chaudes températures pour s'adonner à rituels pré-gestation un peu partout. Alors que le tissu semble de plus en plus devenir rarissime denrée, on assiste à une explosion du nombre de scooters sillonant les routes et du même fait, il est possible d'observer un phénomène des plus déroutants. Je parle ici du bassin grandissant de plote à scooter. Tandis que la plote à puck, véritable croqueuse de jouteur du sport national, fait partie du patrimoine québecois, il me semble relativement nouveau de percevoir une scoupette comme un outil majeur de séduction.

Les rues lévisienne, en cet été 2008 plus que jamais, sont prises d'assaut par les mobylettes et à leur bord, invariablement, un jeune fringant et une jeune émoustillée demoiselle se tenant fermement par les hanches du juvénile motard. Résultat, nous avons droit à The Fast and the Furious: Lévis' zézette drift sous nos regards ébahis. Mon jeune frère étant lui même détenteur de ce rutilant moyen de locomotion, je suis à même d'observer le comportement de toute une génération de fille de 14-15 ans désormais obnubilées par ce genre de véhicule.

Du passé les sugar daddy, désormais les lift daddy font la loi.

Tout ça s'inscrit dans une longue suite de comportement féminin que je peine à m'expliquer. N'ayant pas les super pouvoirs d'un Mel Gibson, je suis inapte à décoder les intérêts du genre de la sacoche. Aucune fille n'avouera être intéressée par les voitures, l'argent ou une grosse maison. Mais chaque fille en connait une autre qui est comme ça.

vendredi 27 juin 2008

Jacques

Chaque jour se lève tandis que le temps semble s'écouler plus lentement alors même que son cours a entamé son sprint final dans une discrète hypocrisie. Vieillir. Pour Jacques, chaque aurore est synonyme de la continuation de la sempiternelle cyclique routine qu'est depuis longtemps devenue sa vie. Une fois levé, il enfile machinalement toujours les mêmes gestes devenus pour lui rites dans le plus sacré des rituels, celui du quotidien. Ses douches, ses déjeuners, ses marches matinales comme couplets dans la lancinante chanson de sa vie ayant pour refrain son travail.

Toujours arrivé à la même heure au boulot, comme si trafic ou tracas étaient impératifs qui lui était épargnés, la vie jugeant lui affliger déjà assez de sourdes souffrances de par sa lassitude, il fume sur le porche de l'usine, saluant discrètement chacun de ses collègues. Il exhale lentement sa nocive fumée en scrutant le ciel comme s'il pouvait y apercevoir la trace d'une promesse encore en suspend.

Jacques est petit, l'échine courbé comme si le poids des jours avait été trop lourd fardeau à supporter pour un seul homme. L'air un peu hagard, il a un teint mât, un regard scrutateur, une attitude résiliée. Il est discret, sans doute timide. Il est habité d'une bonté sans borne. Une bonté pure n'empruntant rien à la bonhomie ou à la pitié, une bienveillance masquée par sa prenante gêne.

Alors même que sa présence est difficilement perceptible, ceux qui le connaissent sont à même de percevoir un aura de sympathie, saisir l'éclat du respect dans son regard, l'amour dans son attitude. Il parle peu et doucement, comme s'il avait compris depuis longtemps que les grands discours prenaient force n'ont pas dans le ton ou la quantité mais bien dans l'essence des mots choisis et dans le raffinement de cette dernière. C'est pourquoi lorsqu'il ouvrait la bouche, on tendait l'oreille, plein de félicité d'avoir la chance de saisir once de sagesse.

Jacques vit seul. Marié jeune, sa femme l'avait quitté rapidement, victime d'une mort subite. Comme quoi la Justice ne doit pas avoir lieu ici bas. Sans enfant, il a toujours vécu dans la solitude d'un appartement aujourd'hui si imprégné de sa personne qu'il semble sot de croire que quelqu'un d'autre puisse un jour y loger. Sur son four, une vieille bouilloire de porcelaine qui a dû lui servir à faire des milliers de thés. Dans son salon, un vieux téléviseur dont les couleurs évoquent le morbide. Dans sa chambre, quelques vieilles photos jaunies. Tant d'objet reliques d'une vie menée dans l'indifférence collective.

Un jour, la mort permettra à Jacques d'aller rejoindre sa douce. Et tandis que son âme quittera cette Terre, enfin libérée de sa prison quotidienne, son corps, lui, sera bien seul. Employé d'usine toute sa vie, sans enfant, inexistante seront les mémoires qu'il laissera. Dans le plus profond malheur de l'humanité, il sera enterré dans la plus grande inappétence. Rapidement, tous souvenirs de lui s'envoleront comme trop légères voluptés et ainsi, sa lourde existence reléguée aux oubliettes car trop peu de gens auront pris le temps, un instant, de découvrir ce discret joyau.

mardi 24 juin 2008

Pain de vie

C'est soir de St-Jean ici, dans la Vieille Capitale et tandis que je croupis dans ma cuisine, à 1h30 du matin, ayant travaillé jusqu'à minuit, la majorité de mes amis arpentent le Vieux Québec bières en main et coeurs en fête. Alors que tristesse menace de s'emparer de ma pauvre personne, je me rappelle ma dernière fête nationale où je me suis retrouvé à discuter 2h avec un mec entièrement ajunt du bien fondé ou non d'un Québec souverain. Quelle ne fût pas ma surprise de recevoir des mails du barbu homme 2 jours plus tard afin de sonder un intérêt de ma part à investir temps et argent dans une bibliothèque nationale de document politique et historique. Il voulait m'appeler, m'a envoyé des mails à répétition et m'a inscrit au Journal du Communisme qui se sont mis à me spammer presqu'autant que Bell. Fucking intense.

J'aimerais prendre ici une pause pour vous faire part de l'athlète du mois Canoë - Sport. Il s'agit de Carl Carmoni, légende vivante du mini-putt. À lire ICI. Il succède, entre autre, à Alex Kovalev! Fait saillant de la carrière de Carlou Boy à visionner à tout prix ICI.

Ainsi, je suis seul chez moi et je n'ai pu assister au show de Guillaume Lemay-Thivierge qui en a fait du chemin depuis Le Matou. Good job mon Gui, j'ai toujours de grands souvenirs de Sur la piste, émission culte s'il en est une. Je bois donc quelques Bleue, breuvage par excellence de cette Fête bien que bière belge, et je pense à des choses et d'autres. Comme par exemple, si un artisan du Royaume du Pain tentait de séduire sa douce en écrivant poésie ayant pour muse l'objet de son travail, qu'est-ce que cela donnerait?

Pain de vie
Monique, depuis l'heureux instant où je t'ai croisé
Je tombe dans la lune en travaillant à la machine à paniers
Depuis que j'ai aperçu ta somptueuse chevelure
Je suis tout fourré dans mes quantités de chapelure.

Tes yeux, aussi brûlant qu'un fonctionnel élément de four,
De leur éclat illumine la noirceur de mes vides jours,
Ta peau, balzanée comme une belle croûte dorée,
Est aussi douce et chaude que de la mie de pain blanc-blé.

Tes seins ronds comme du deux livres blanc round top
M'aident l'espace d'un moment à oublier ma sinistre shop
Car ils sont pour moi à pain ce qu'est l'indispensable levure
En effet, de mon pénis ils causent inlassablement l'enflure.

Ô Monique, comme un trouble de diviseuse tu me hantes
Telle une commande pour les U.S. tu m'enchantes
Puisses-tu comme l'édenté gars au levain
Être là et me sourire demain.

À la vôtre, je perds de plus en plus de force et le lit m'appelle!

lundi 23 juin 2008

Question inutile

Parce que débuter une conversation semble être ardu, puisqu'établir contact vocal avec une personne peut parfois demander réflexion, à cause qu'entamer dialogue requiert une première réplique, plusieurs personnes utilisent la question inutile comme approche.

C'est ainsi qu'après une coupe de cheveux, des gens te demandent: "Tu t'es fais couper les cheveux?". Euh, c'est que, en fait, je ne sais, .. OUI CALISSE. Ma masse capilaire n'a pas perdu 3/4 de son volume par magie.

Alors que j'arbore de nouveaux espadrilles, d'un blanc qui semble aussi naturel que le nez de Celine, des gens me demandent: "Tu t'es acheté de nouveaux souliers?". Non, j'ai taxé un nouveau dans mon cour d'Intro à l'actuariat, je l'ai tabassé un peu, il me les a refilés.

Alors que je me nourris de pâté chinois à même sublime Lock n Lock récipient, on me demande; "Tu manges du pâté chinois?". Ai-je besoin d'en dire plus?

Désormais, j'utiliserai le non comme réponse, juste pour voir. Fuck you all poseurs de questions inutiles!

samedi 21 juin 2008

Overshit

Alors que je combats la lassitude au quotidien, me nourrissant d'Entourage (de la bombe!), la télé-série qui agrémente mon morne quotidien ces derniers temps, écoutant en boucle Edgar de Leloup (proprement sale) en prévision de son mega spectacle fin Août, me divertissant à coup de En route vers mon premier gala (plus ou moins drôle), j'écris peu et délaisse ce blog n'ayant rien de particulier à dire.

Je cherche divertissement un peu partout. Je vais participer à une étude sur le fonctionnement du cerveau. Quelques heures à couper du papier et regarder quelqu'un le faire pendant qu'on analyse magnétiquement mon activité cervicale, je suis curieux. Je me suis fait imprimer une liste des festivals à travers la Belle Province, essayant de trouver quelque chose d'attirant. J'aimerais bien aller à une réunion des Raëliens. Devenir une figure majeure du commerce au noir des tickets pour le spectacle de Ceeeeeline. Faire de la radio communautaire. M'infiltrer dans un congrès de jeunes libéraux. Aller me faire ouvrir l'esprit par Normand l'Amour au Madrid. Or pour l'instant, peu de chose se matérialise.

Je me lève donc chaque jour et me rend à ma job. Cette semaine, j'ai poussé l'audace jusqu'à faire de l'over, des heures supp. J'ai passé 50 heures plutôt que les 37.5 usuelles dans l'usine qui me sert de lieu de travail. Ayant somme toute maitrisé l'art de tourner des pains ainsi que ceux de mettre des paniers sur un convoyeur et de regarder tomber des pâtes dans des moules, le contre-maître a finalement fait fi de ses récalcitrances et m'a permis de gonfler joyeusement ma paie. C'est ainsi que je me suis retrouvé ce vendredi (ou samedi, selon le point de vue), minuit tapant, dans l'enceinte du Royaume du Pain, fringant et motivé à récolter oseille.

À peine arrivé au vestiaire, je sens une palpable tension chez les gars qui quittent après avoir, eux aussi, fait 8 heures d'over. Je sens que ce ne sera point mineure défécation (ça s'ra pas d'la p'tite bouse). Je me dirige à la machine à panier lorsque j'aperçois non pas deux tas ni même deux monticules de pains mais bien 2 fucking montagnes de sandwich breads d'au moins 4 pieds de haut et de 15 pieds de circonférence. Au loin, j'entends nettement la respiration du contremaitre rouge comme une tomate (avec ou sans salmonella). La patience, tout comme un diplôme d'étude collégiale, n'allait pas être quelque chose que je retrouverais parmi mes collègues de travail en cette soirée.

J'apprends qu'ils ont jeté 14 pâtes au courant de la soirée, défaut de fabrication d'un ingrédient oblige. 15 000 pains à la poubelle. 50 000 dollars de futures toasts aux vidanges. Le compacteur à pain ayant vu sa capacité atteinte, ils avaient été dans l'obligation de jeter à qui mieux mieux sur le plancher des milliers de pains. Dans un juvénile élan, je me suis garroché dans une des montagnes comme s'il s'agissait d'automnales feuilles. J'ai un coude et le menton éraflés en Jésus de plâtre.

La soirée s'annonçait donc des plus divertissantes. Tout allait bien, pénard, tranquille, relax, non-Pierre-Falardeau lorsque l'usine se retrouva une fois de plus en péril. La machinerie servant à trancher les pains se retrouva H.S. l'espace de quelques minutes. Freaking cohue. Jonché sur un mont de pain de 4 pieds à remplir une Xième poubelle, j'ai pu observer 4 gars en train de lancer du pain partout, gueuler, courir, littéralement perdre le contrôle, le tout sur une Symphonie d'intenses alertes en Foreman décaliss majeur. Le chaos. Plus bruyant que ça, on aurait cru deux amies de filles qui se rencontre par hasard.

Finalement, le jour s'est levé, les oiseaux, avec une quasi arrogance, se sont mis à gazouiller et avec la noirceur s'en est allé le bordel, ne laissant que chevelures hirsutes et airs hagards comme souvenirs de cet amusant enfer.

Il faut savoir percevoir les petits plaisirs que la vie nous offre là où on ne s'y attend pas!

lundi 16 juin 2008

Bébelles de fin de semaine (insérez le numéro où je suis rendu là)

Parce que parfois je deviens un peu sombre et cynique envers notre genre, celui humain, il y a des vidéos comme ce classique qui savent me redonner le sourire et un peu d'espoir. Les free hugs, ça rock la vie. Gimme one!

Avec la montée vertigineuse du prix du pétrole brut, le prix à la pompe effectue le mouvement inverse des intentions de vote pour l'ADQ et ce, à une vitesse aussi fulgurante. Les gens prennent des actions radicales. Ils ne roulent qu'à 115 sur l'autoroute! Certains se surprennent même à penser par mégarde à peut-être, possiblement, de façon hypothétique à covoiturer. Quel dépaysement ce sera de ne plus voir 90% des voitures dans le traffic n'avoir que comme seul occupant son chauffeur. Tout ça pour dire que j'ai trouver un texte du toujours captivant Pierre Duhamel qui traite des grands gagnants de la flambée des prix de l'or noir. Fort intéressant. ICI.

Pierre Bourgault est sans doute le personnage qui me fascine le plus du paysage politique québecois. Son talent de tribun avait quelque chose d'unique, ses envolés orales étaient magnifiques (de ce qu'il m'a été donné d'entendre) et sa passion/fougue vienne me chercher bien que je ne partage pas l'essence de ses opinions. Il n'en demeure pas moins qu'il est plus qu'intelligent et il suscite réflexion. Voici un discours sur la langue qui n'a pas manqué de m'intéresser.

Anheuser-Busch est sur le point d'être vendu à un groupe d'acheteurs européens et ça soulève le débat chez nos voisins du Sud. On ne veut pas perdre cet alcoolisé joyau patriotique. C'est quand même... spécial/étrange/fier/douteux de leur part. Et nous, pas de branle-bas quand Canadiens est aller choir dans les mains de mister Gillet. Ah la la...

vendredi 13 juin 2008

Sorting Hat

J'étais en train de nourrir l'appétit insatiable de la machine à panier dans le nébuleux chiffre de minuit à 8 ce matin lorsque mon esprit s'est mis à divaguer sur Harry Potter et le sorting hat, le choixpeau. Tandis que mes mains gavaient la machine inlassablement, je me suis mis à passer en revue les différents gars de la production de la nuit et à les catégoriser selon les quatre maisons de la célèbre série littéraire. Je me suis également arrêter sur le nom "choixpeau" et je me suis dis que c'était un jeu de mots douteux. Cependant, qui peut vraiment juger d'un pareil calembour alors que nous avons tous, à une période plus ou moins trouble de notre vie certes, fait des jeux de mots sur les roux.

Quel est le manège préféré des rouquins?
La grande roux
Le beigne préféré des rouquins?
Une roux de tracteur
Comment se véhicule un rouquin?
En quatre roux
Le principal trouble des rouquins?
Ils tombent souvent dans la rouxtine
Comment on reconnait la voiture d'un rouquin?
Il est plein de roux-ille
Que faisaient les rouquins au Moyen-Âge?
Ils étaient trouxbadours
Où habite le plus de rouquins?
À Rouxyn-Noranda

BREF, malgré son nom français plus ou moins sympathique, le Sorting Hat m'a diverti pendant un bout. Quoi de mieux que de catégoriser grassement les gens pour passer le temps (avouez!)? Vous, vous vous considéreriez dans quel maison?? Et si vous aviez à me sorter? Et Gregory Charles, on le met où?

Je n'suis pas d'une beauté suprême
Mais faut pas s'fier à ce qu'on voit
Je veux bien me manger moi-même
Si vous trouvez plus malin qu'moi.
Les hauts de forme, les chapeaux splendides
Font pâl'figure auprès de moi
Car à Poudlard quand je décide,
Chacun se soumet à mon choix.
Rien ne m'échapp' rien ne m'arrête
Le choixpeau a toujours raison
Mettez-moi donc sur votre tête
Pour connaître votre maison.
Si vous allez à Gryffondor
Vous rejoindrez les courageux,
Les plus hardis et les plus forts
Sont rassemblés en ce haut lieu.
Si à Poufsouffle vous allez,
Comme eux vous s'rez juste et loyal
Ceux de Poufsouffle aiment travailler
Et leur patience est proverbiale.
Si vous êtes sage et réfléchi
Serdaigle vous accueillera peut-être
Là-bas ce sont des érudits
Qui ont envie de tout connaître.
Vous finirez à Serpentard
Si vous êtes plutôt malin
Car ceux-là sont de vrais roublards
Qui parviennent toujours à leur fins.
Sur ta tête pose-moi un instant
Et n'aie pas peur reste serein
Tu seras en de bonnes mains
Car je suis un chapeau pensant !

jeudi 12 juin 2008

Droit de parole

Avec l'avènement d'internet est venu la démocratisation du droit de parole, l'accessibilité accrue à des opportunités de s'exprimer pour un plus grand nombre. Alors qu'autrefois lectorat n'était réservé qu'à un élite journalistique et à des écrivains ayant l'honneur et la chance d'être parus, quiconque peut désormais s'exprimer à même les nombreuses lignes ouvertes, les épidémiques vox pop, les multiples forums, les courriers des lecteurs et, of course, les blogs.

Nous sommes dans l'ère de la béatification du gérant d'estrade. On se découvre des opinions, moi y compris, on la partage, prenant pour acquis un intérêt quelconque chez autrui. Les petites madames appellent François Paradis le midi, décortiquent l'actualité à coups de quotes du Journal, s'indignent sur le sujet à indignations du moment. Les petits messieurs appellent à l'Avocat et le Diable pour parler au douteux Desmarais et au questionnable Fournier, s'expriment confusément, déchirent leurs chemises.

On découvre que les gens tentent de s'intéresser à l'actualité, essaie d'articuler une pensée.

Mais on découvre surtout que les gens sont mongoles.

J'suis fatigué...

mercredi 11 juin 2008

Délinquance

J'ai toujours vécu dans le même quartier, la même maison, le même voisinage. Une banlieue de Québec, un champs de blé d'Inde comme voisin arrière, une forêt aux milles secrets non loin et un cul-de-sac comme rue.

Jeunes, nous étions plusieurs garçons de ce voisinage à se regrouper dans cette ruelle sans issue pour disputer âprement de nombreuses parties de hockey. Étirant nos soirées jusqu'à l'exaspérance maternelle, nombreuses sont les balles que nous perdîmes, délaissés par l'infidèle compagnon qu'est le soleil. Nous formions un groupe avec ses surnoms, ses patois, ses anecdotes. Quelques gamins qui, l'espace d'un moment, devenaient Maurice Richard, Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Patrick Roy. À tour de rôle, nous enfilions les jambières trop courtes, nous nous écorchions les genoux en nous démenant à tenter de stopper les lancers ennemis, à combattre l'adversité, à sauver son équipe.

Et puis, il y avait le petit terrain de baseball. Un petit terrain emménagé en gravel d'à peine plus de 130 pieds de long. Un monticule inexistant. Une clôture inefficace condamnant le receveur à l'excellence. Notre Fenway Park à nous. Lors des chaudes journées d'été, chacun amenait son bâton, son gant (le mien était bleu et vachement petit, j'étais Pedro Martinez), et une vieille bouteille de 2 litres de Pepsi remplie d'eau. Nous chevauchions nos bécanes et étions en route pour de nouvelles Séries Mondiales.

Bien que d'âge divergente, il y avait une belle unité parmi ce lot de naïfs bambins que nous étions alors. Nous nous connaissions, avions vécu des expériences similaires, mangions des mêmes loisirs.

Tout à l'heure, en allant marcher une fois la nuit reine du quartier, je suis tombé sur un des jeunes avec qui j'avais tant de fois joué. Il était totalement défoncé. Alors que j'étais un peu enivré, tant par l'alcool que par la vie, lui avait peine à marcher. Entouré d'un groupe qui m'était inconnu, il criait, geulait, en pleine nuit. Totalement dans son monde, il n'a guère donné reconnaissance du signe de salutation que je lui ai adressé. Il a poursuivi son chemin de sa démarche laborieuse, ses culottes étaient visiblement à un niveau trop bas pour permettre à ses membres de bipèdes de fonctionner dans l'ordre des choses. 3h30 du mat', le jeune a de l'école demain. Il est devenu un fucking bum.

Et moi, je suis triste.

mardi 10 juin 2008

Chaudailles divagation

Étant seul chez moi pour toute la semaine, j'en profite pour tomber dans tous les excès que mon immaturité de jeune de 20 ans me permet de faire dans une illusoire légitimité. Tel un Kevin McCallister, j'use des avantages que me confère la solitude. Pour ma part, cela se traduit en hydratation à saveur éthylique. Tandis que le nombre de rhum and coke diluant mes sucs gastriques augmente, je me permets de divaguer pour mon propre plaisir. Pur dose d'égocentrisme.

Je viens de terminer Gone Baby Gone avec The Warrior. C'est bon en Jésus Christ de plâtre. Plein de questions soulevées, de débats et de discussions alimentées, des rebondissements et Ed Harris qui torche des postérieurs. Ça amène à réfléchir sur le fait d'être parent, les responsabilités qui y sont adjacentes et quelle pilosité faciale dois-je emprunter pour maximiser mon allure?

Haiku!!!
Blanche sur une voiture noire
Noir sur un char blanc
C'est une marde de goéland.

Écriture automatique:
Routine. Contenant. Délinquance contrôlée, masochisme éducatif, contrebande encouragée. Jonathan Bleu, François Paradis. Bruyant silence, calme destructeur, inertie déchirante. Diète, aride, désert. Esthétisme mongol. Crevette. Ville Village, huileuse promenade. Ski-doo sul patio. Enculer une mouche. Paradoxe uniforme. Ta mère.

Page rose du Larousse: "Le temps arrange les choses"
Le Tapageur Silencieux: "Fuck the world"

Choose Life


Bon, 6 heures, motricité limité, je vais me coucher. Aimez votre prochain, même s'il est roux.

lundi 9 juin 2008

Faux fans

Pour toutes vagues, il y a surfeurs. Alors que Canadiens faisait les séries, leur nombre de partisans augmentait aussi vite que diminue la crédibilité de Julie Couillard ces jours-ci. La ville était hockey, faisant ainsi honneur à l'efficace comité de marketing de la Sainte Flanelle. Partout, des fanions ornaient les voitures et proclamaient allégeances au Tricolore. Le fait est que globalement, cette nouvelle masse de partisan était faite de faux fans. De fakes. D'opportunistes qui n'avaient point subi les années de misère du club montréalais. Des gens qui se joignait hypocritement à la frénésie et participait à une fête où leur invitation, quoique conviviale, était peu méritée.

Ces temps-ci, je suis un fucking faux fan.

En effet, l'Euro bat son plein et comme tant de gens, je fais semblant de m'intéresser au soccer, parle des chances de récidiver de la Grèce comme si je connaissais ça alors que j'ai autant de connaissance du ballon rond que Dave Hilton a de connaissance du français. J'analyse les forces en présence en me basant sur des sommaires articles de la Presse Canadienne, je suis comme un animateur de radio à Énergie.

Et pourtant, je suis incapable de regarder le football (prononcer foutbôl avec la bouche en cul de poule) à la télévision. Des matchs de 90 minutes avec, si on est chanceux, un but ou deux. Des joueurs qui font la comédie constamment pour tenter de faire prendre des punitions et obtenir des free kicks avec des performances dignes de Jutras (mettons). Et le tout dans un enveloppe TELLEMENT ennuyante. Sérieusement, le soccer n'est-il pas le sport le plus dégueux au monde? Et pourtant, je fais mon faux fan all the way.

Tellement la même chose pour le Grand Prix de Montréal...

mercredi 4 juin 2008

Jogging, chaise longue et crème glacée

Je sais pas par chez vous mais il me semble qu'ici, dans les lointaines contrées de Lévis, l'été semble avoir fait son nid. Levé tôt, frais et dispo, j'ai sorti mes vieux runnings nauséabonds, mon lecteur mp3 et mes écouteurs gigantesques pour aller arpenter les rues et ruelles calmes de la ville tandis que tranquillement la civilisation s'éveillait. C'est sous un mix de gazouillis d'oiseaux et d'Artic Monkeys que mes premières vrais gouttes de sueurs estivales s'évaporaient pour se mélanger aux exhalaisons de rosée pour former le parfum typique de ces matinées où tout semble sourire.

Après une douche revigorante, un copieux déjeuner, je m'installe à l'extérieur. Le soleil déjà réchauffe l'atmosphère et je m'étends sur une chaise longue, profite du moment. Un Palahniuk en main, à peine remis d'un excellent Vonnegut, en préparation pour un Gravel, auteur qui me donna goût à la lecture avec sa série des Klonk, je lis tandis qu'un sourd bruit de tondeuse en harmonie avec le claquement régulier du dandelion remover de ma voisine sert de trame de fond. Un gros verre de jus d'orange en main, rien ne saurait me manquer.

Pour la première fois depuis un bon bout, je suis entièrement relax. Rien ne vient entacher ma béatitude. Que l'exaltation de vivre le moment présent (so cliché).

Et puis, à l'instant, je m'en vais déguster mon premier cornet de l'été. Ici, il y a une véritable institution dans le domaine. Alors qu'il y a débat depuis des lunes à savoir qui offre la meilleure poutine, nul doute ne saurait persister lorsque vient le temps de parler produits glacés. C'est aux Chocolats Favoris que ça se passe. Juste à penser au mélange d'onctueuse crème glacée et de véritable chocolat, je salive ardemment. D'ailleurs, si vous venez qu'à vous égarez dans le coin, faites le détour, c'est une expérience gustative en soi. Et faites moi signe, j'irai me bourrer la face avec vous.

Ainsi donc, je pars avec ma T-Mobile, le bras sorti par la fenêtre et caressé par le fond de l'air chaud aux saveurs tropicales, mes tympans vibrant au son de punk rock léger n'étant pas sans me rappeler ma jeune adolescence.

J'en oublie que j'ai 8 heures à faire au Royaume du Pain!

mardi 3 juin 2008

Rapport de lab

Me voilà donc avec un portable revigoré surfant aussi vite que le dialecte de Louis-José Houde et aussi vierge que le gars d'Évangélisation 2000. Je suis dès lors fin prêt à livrer mes impressions sur l'expérience à saveur ludique des commentaires. Il me faut d'abord expliquer plus en profondeur les origines des motivations de tout ça.

J'en parle souvent sur mon blog, je suis fasciné par l'univers de la blogosphère, par le fait qu'autant de trucs s'écrivent pour un lectorat somme toute très limité, par les motivations diverses de chacun/chacune et aussi par le comportement-portrait-psychologique du blogueur type.

Je parlais du fait que j'étais à mon avis in-insultable avec un de mes amis et me demandais si globalement les gens attribuaient plus d'importance aux commentaires positifs que négatifs, si socialement on avait plus tendance à voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. L'idée m'est donc venue d'évaluer si les réactions à des commentaires positifs étaient plus fortes qu'aux négatifs ou vice-versa.

C'est ainsi que je me suis retrouvé allongé sur mon patio, petite bière en main, à arpenter les confins de la blogosphère subissant les joies et les affres de ma sotte entreprise. J'y ai fait de belles découvertes, allongé la liste de mon agrégateur (que je dois tout recommencer à zéro ma foi) et j'ai aussi tenté d'être abrasif. Ayant un réflexe premier d'indifférence, il était ardu de trouver des choses négatives qui pourraient potentiellement faire réagir en restant crédible et en ne poussant pas trop. J'ai pensé laissé faire mais j'étais curieux de voir ce qui s'en suivrait donc j'ai passé outre mes récalcitrances.

Les commentaires positifs, qui furent 41 des 82 laissés, était pour la plupart entièrement sincères, quelques uns un peu galvaudés. Ne doutez pas de ma sincérité. Pour les commentaires négatifs, la plupart étaient bullshit et je croyais le tout évident après lecture de mon post mais ça ne semble pas matter of fact pour tous.

Réplique aux offusqués
Alors que je croyais mon post clair et éventeur de toute brume, certains ont cru bon me pourfendre et c'est leur droit le plus stricte. Après un premier commentaire de Josie qui faisait un power plat, je me suis dit que les gens le prendrait personnel, que je devais laissé tomber. Puis j'ai pris une pause et j'ai réalisé que c'était qu'un anodin commentaire et que si des gens réagissait fortement, ça pourrait être une bonne opportunité d'introspection sur le pourquoi d'une over-reaction de la sorte. C'est comme une thérapie de groupe, non? Ok peut-être que non haha.

@frank: Quel preux chevalier qui vient défendre je ne sais trop qui. Que votre noblesse soit récompensée. Pour ce qui est de compter les autos ou deviner quel bus arrivera, un peu fade non? L'humain est imprévisible et tellement plus intéressant! Je te laisse à tes comptages. (Cela dit, j'ai aimé ton Bonne soirée héhéhé, je le sentais honnête :P)

@choupinette: Moi un geek sans vie? Analyse intéressante, je serais même curieux de connaître ses fondements puisque loin de la réalité. Réducteur? Du tout. Je fais la part des choses, réalise que c'est basé sur rien et passe à un autre appel. Bien comme idée non? J'ai pas de copyright là-dessus, tu peux l'utiliser aussi! Au plaisir de te revoir!

@gars-de-la-menace-de-mort-par-email: T'as fait ma journée, c'était savoureux!

J'en conclus?
Arrive le moment où je dois avoir une conclusion poussée, pertinente, intelligente afin qu'on ne me traite pas de gros dégueulasse. Je risque d'échouer. Avec 34 commentaires vs les 82 que j'ai laissé, je crois pouvoir dire que commenter n'est pas autant synonyme d'abondance de visiteurs comme je le croyais à prime abord. On peut donc se questionner sur le fondement de ces commentaires bidons et vides qui pullulent partout et qui ne me semble avoir de but autre que celui de publiciser.

Serais-ce que le contenu est également important en ce qui attrait à l'affluence? Surement (la basse qualité du mien expliquerait mon peu de visite alors!). Mais n'oublions pas que le contenant est aussi primordial. Alors que je croyais création de réseau social être raison majeure de la motivation d'avoir un blog, je réalise que plus de gens que je croyais aime écrire.

De plus, peut-être ma perception est-elle erronée de par l'importance que j'accorde à certains commentaires, j'ai l'impression que le négatif suscite plus de réactions. Peut-être débalancent-ils plus puisqu'innatendus dans cet univers d'orgie d'auto-lichage qu'est la blogosphère? Probable. Il n'en demeure pas moins que trop d'attention me semble prêtée à des choses insignifiantes. La même observation peut être fait dans mon entourage immédiat. Est-ce un constat que vous faites vous aussi? Ne devrait-on pas apprendre à se foutre du mal gratuit qui se dit? Avoir confiance, savourer les bienfaits de la vie et ignorer le négatif?

À venir, le Tapageur Silencieux invente une tague et la regarde évoluer, check it out!