Il y a de ces moments où l’on a une vision claire, où le chemin nous semble tracé, la voie est plus évidente que jamais. Mais pour ces moments, il y a aussi ceux, plus nombreux, d’errance, de brume, de doutes et d’indécisions.
La vie est questionnement constant. Que dois-je faire? Est-ce bien? Qui suis-je? La quête d’une identité, une avec laquelle nous soyons à l’aise tant à cause de sa véracité que par sa justesse, n’est-ce pas là le travail d’une vie? Une définition sans cesse à refaire, une recherche infinie, ne sommes nous pas guère différent que notre dernière action? Le passé, ces eaux troubles déjà naviguées, peut-il devenir handicap, frein à l’amélioration de notre personne?
J’avais toujours été égocentrique, sûr de moins même et sans considération aucune pour les autres. Il y a quelque chose de grisant à se croire brillant, un insaisissable sentiment de pouvoir, une force que l’on sait ou du moins croit enfouie, l’auto-permission à la médiocrité sous prétexte qu’au fond il s’agit là du droit à la lâcheté. Il y a aussi cette relation d’amour-haine avec les autres. La masse humaine ne devient plus que bipolaire, divisée entre adulateurs et errants. Sans doute pathétique mais somme toute confortant. Alors que l’on croit se foutre des gens, on devient esclaves de leurs jugements, junkie de leur approbation puisqu’en fait, il n’y a que l’opinion des autres qui permet d’échapper à la sienne.
Et une fois la nuit venue, alors que les artifices sont tombés, que les éphémères distractions laissent place à la noirceur ironiquement révélatrice, ne reste plus que ce dialogue avec soi-même, cette recherche de sa propre substance, ces sempiternels questionnements pour lesquels il n’existe d’échappatoire autre que la folie.
On avance à tâtons, la vie se charge de nous envoyer des signes, on fait nos choix, nos décisions, on laisse nos traces sur le sinueux chemin universel et on espère laisser fertile passage. J’avais toujours choisi les raccourcis, l’utilisation du travail des autres, l’escapade, la fuite, la lâcheté.
Et puis il y avait eu cet été, l’espace d’un moment mais aussi l’espace d’une vie, où j’ai commencé à croire en moi, vraiment. Cet été là, je suis devenu un homme.
Je suis là à m'auto-proclamé brillant hahaha. C'est dégueux tight. Il y a quelque chose de troublant à voir combien on change avec le temps. Aujourd'hui, j'ai l'impression de douter de ma personne un max, une rémanente impression que je ne fais rien de bon alors qu'à une époque, on aurait dit que je me croyais Roi du Monde dans un égocentrisme consommé. C'est cyclique j'imagine.
7 commentaires:
quand on est jeune, on se prends souvent pour le roi du monde...
On l'est. C'est seulement qu'on a personne pour nous dire que nous ne le sommes pas.
Tu as oublié de mettre un "S" à "menton de Jacques Demers"! :P
6 heures d'overtime... ça fait 6 heures de piasses de plus, non? Flambe-le en bières pour te récompenser :)
Comment tu fais pour trouver autant de "vieux trucs" de y'a deux ans?
Les ego trip, ça nous aide parfois à mieux retomber sur Terre. R'garde aujourd'hui!
Chose sure, ton texte de fendu n'a pas besoin d'être en italique pour fendre le lecteur.
@rachel: En effet, ça fait sans doute partie du processus.
@maryse: Ça arrive toujours à un moment ou un autre, et on redescend très vite.
@marie: Bon point Alain!
@sophie: En effet, c'est la seule chose sur laquelle je focussais, l'oseille à venir. Des trucs vieux de 1-2-3-4 ans, j'en ai une trallée. J'écrivais avant, juste pas de blog pour soumettre à quiconque oserait lire. C'est la pointe de l'iceberg ce que j,ai mis à présent.
@gui92: Penches la tête, tout redeviendra droit, ça va moins te fendre jeune homme.
Merci pour l’effort que vous avez consenti en créant ce blog, une information mieux partagée c’est aussi cela une des valeurs de la démocratie... si je puis faire quoique ce soit pour aider ce site j’en serai ravi.. Bonne continuation !
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