lundi 15 décembre 2008

Décompte

Ce soir, cet instant, cette seconde, rien, tout, la vie s'y résume et s'y berce un moment, une infinité, et au loin une vague pensée qu'il faudrait oublier. Je suis là et je gage que le passé n'est pas gage du futur qui, me semble, n'engage à rien.

Je réfléchis à la rengaine qui vicieusement dégaine et me dit qu'au fond, m'y voilà au fond. Non pas le fond de la pensée mais bien le fond du fond, le fond du puits, la fin de la vie. Je suis là, je ressasse et voilà, ce n'est pas sensass. Je me bats pour ne pas être triste bien plus que pour être heureux, comme si voler n'était plus à la mode, qu'il fallait croupir, allons...

Je m'égare, je suis à bord du plus éparse des wagons et j'ai si peur de ne jamais trouver gare. Ma vie, des rails divaguant en contrées houleuses et hostiles.

Encore cette peur, celle d'être ce Peter Pan qui oublie comment voler. Celle de rétrécir en grandissant. Sentir son coeur si loin du choeur. Et si Neverland n'avait jamais exister, non jamais, never...

Je divague, ma vie comme une brume où se juxtaposent follement rêves et cauchemars. J'oublie à en oublier même la notion de l'oubli, les jours défilent sans que je ne saisisse l'essence de leur sens. Je cours, je suis en retard, je suis confus. Je m'enfuie comme pour échapper à mon rendez-vous avec le bonheur. Qui sait seulement s'il a été scédulé.

Plus ça change, plus c'est désespérément pareil. Une déchirante routine, une pérenne larme, un soupir infini. Fais-je erreur? En aurais-je simplement le droit? Les nanosecondes tels des espaces temps qui se déchirent, tant de vies qui s'échappent. Je ne saisis guère ce qui se passe. Je suis dépassé par la plus salace des passes. Je suis Holden Caulfield, je suis Ziggy Stardust, je ne suis rien.

Je détruis, je suis le plus mesquin des naïfs, la dichotomie morale incarnée. Mes mains sont vides. Elles sont pleines. Pleines de ce sentiment que tout pourrait être si différent mais surtout si désespérément pareil.

7 commentaires:

P'tit pied a dit…

C'est drôle comme cette tempête de l'âme semble nous bercer par les tmeps qui courent. Je lis tes derniers billets et je suis surprise de constater le reflet de mes sombres pensées. Vive la noosphère.

Anonyme a dit…

Magnifique... clap clap clap!

Anonyme a dit…

Très touchant...
N'oublie pas tes pneus d'hiver !

Garamond

Le Tapageur Silencieux a dit…

@petit pied: Je ne sais pas si c'est la noirceur qui a cet effet mais je rumine effectivement depuis quelques temps. Une raison pour tes sombres pensées à toi?

@Maryse: Merci?

@Garamond: Yep, depuis un bon moment déjà. J'aurais pris le champs depuis longtemps si ce n'était pas le cas. Je suis découragé cependant qu'on n'en soit rendu à passer des lois pour forcer les gens à appliquer le gros bon sens.

volage a dit…

who, je sais pas moi, claque toi une destruction style Guerre des tuques et bois du chocolat chaud!

Monsieur Rien a dit…

J'avais la pensée obscure plus facile avant. Jsuis pas passé par le pire des chemins pour arriver de l'autre côté de la rive, mais au moins ici y fait beau.

Quand j'étais petit, la neige était belle, la neige était joie, la neige était noëlle. Un hiver, je me suis rendu compte que ce dernier m'avait rendu maussade. Je sais pas où la ligne s'est tracée, mais maintenant je redécouvre ça.

Y'a du moche partout. J'entends plus souvent "Ouache, regarde ça" que "Hen, check ça, c'est ben beau!" Mais j'ai la ferme conviction que y'a du beau dans tout, surtout le petit et le simple.

Y'a peut-être pas vraiment de leçon. Ni de raison. Peut être que quand y'a du moche qui arrive, c'est vraiment par hasard. Et le beau, alors?

Faut prendre une chance, ou au moins s'en donner une. Parce que charité bien ordonnée commence avec soi-même, mais si on prends ni les chances, ni le temps, qui nous les donneront?

voyance gratuite a dit…

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