Je parlais à une de mes voisines qui se gâtent de vivre la vie de tout le voisinage par procuration, la sienne n'étant visiblement pas à la hauteur de ses attentes, lorsqu'elle s'enquit de ma condition oculaire et des maux qui m'encombraient. Lorsque j'affirmai qu'une des choses que j'avais trouvé le plus ardu fut de ne pas pouvoir lire de livre durant la semaine, elle changea abusivement d'expression faciale. On aurait dit que je venais de dire "Eille, stu moi ou Benoit Gagnon yé fourrable en TABARNAC?".
Depuis mon tout jeune âge, je lis beaucoup. Haut comme 3 pommes, je dévorais la Courte Échelle. Jeune adolescent, je me gavais de Frissons puis plus tard de King. Vint ensuite les Orwell, Huxley et cie. Puis aujourd'hui, c'est beaucoup plus hétéroclite. Plus pauvre (et jeune), je fréquentais les bibliothèques où j'étais entouré de vieilles femmes de 80 ans et d'intellectuels pompeux de 50 ans. Très rarement, je voyais des gens de mon âge oser venir bouquiner.
Hier, je suis allé au cinéma voir The Dark Knight (très bon). C'était rempli de gens. Partout, les salles sont bondées, les club vidéos sont achalandés, les dvd se vendent bien malgré les coûts grimpant. Et pourtant, dans ma vie, il n'y a que 2 ou 3 adaptations cinématographiques que j'ai trouvées supérieures aux livres: The Shining, Fight Club et peut-être À l'Ombre de Shawshank. Pour le reste, j'ai toujours aimé mieux le livre: plus complexe, plus approfondi, plus long, plus intéressant. Malgré tout, la littérature fait piètre figure par rapport au 7ième art.
Si j'avais à trouver une cause à tout ça, je pointerais sans le moindre doute l'école. Fanatique de littérature, j'étais moi-même plus souvent qu'à mon tour fortement ennuyé par les médiocres livres qu'on nous fournissait dans nos divers cours de français. Combien d'histoire d'indien dans le nord avec son chien j'ai pu lire. Combien de récit de gamins violentés à l'époque de Duplessis.
Et même quand on décidait de nous mettre quelqu'un chose de sympathique sous la dent, quelque chose susceptible de susciter un intérêt pour la lecture, on gâchait tout. Je me souviens qu'une fois, on nous avait fait lire la nouvelle Un élève doué de King, un récit sombre d'un jeune garçon brillant dont la fascination pour les morbides crimes nazis entraînera un déclin mental troublant. Alors que tout ça aurait pu s'avérer une porte d'entrée pour une discussion sur les génocides, la nature humaine, la fascination pour les choses plus sombres, on parlait plutôt du type de narrateur, des différents procédés littéraires et de l'ordre des péripéties.
Je n'ai eu qu'un seul professeur, ironiquement d'anglais, qui a su vraiment susciter l'intérêt de ses élèves pour la lecture. On lisait des grands classiques de l'histoire, puis on dissertait, on parlait des conflits observés dans le récit, du symbolisme utilisé par l'auteur, des significations qui y sont inhérentes, des liens qu'on peut faire avec la vie de tous les jours. Au final, je trouve ça triste que ce ne soit pas tout le monde qui ait vraiment la chance de découvrir la richesse des livres, parce que c'est avec eux qu'on découvre tant de choses.
Pour ma part, j'ai découvert la tristesse avec l'Ange de l'espoir de Mandino. La créativité, l'imaginaire avec la trilogie de Tolkien. L'intelligence à son état le plus brute avec Orson Scott Card. Le sarcasme avec Kurt Vonnegut. La complexité de la peur avec King. Le rêve avec Rowling. Le pouvoir avec Orwell. J'ai découvert des centaines d'univers et je trouve dommage qu'ils restent autant inexplorés.
Depuis mon tout jeune âge, je lis beaucoup. Haut comme 3 pommes, je dévorais la Courte Échelle. Jeune adolescent, je me gavais de Frissons puis plus tard de King. Vint ensuite les Orwell, Huxley et cie. Puis aujourd'hui, c'est beaucoup plus hétéroclite. Plus pauvre (et jeune), je fréquentais les bibliothèques où j'étais entouré de vieilles femmes de 80 ans et d'intellectuels pompeux de 50 ans. Très rarement, je voyais des gens de mon âge oser venir bouquiner.
Hier, je suis allé au cinéma voir The Dark Knight (très bon). C'était rempli de gens. Partout, les salles sont bondées, les club vidéos sont achalandés, les dvd se vendent bien malgré les coûts grimpant. Et pourtant, dans ma vie, il n'y a que 2 ou 3 adaptations cinématographiques que j'ai trouvées supérieures aux livres: The Shining, Fight Club et peut-être À l'Ombre de Shawshank. Pour le reste, j'ai toujours aimé mieux le livre: plus complexe, plus approfondi, plus long, plus intéressant. Malgré tout, la littérature fait piètre figure par rapport au 7ième art.
Si j'avais à trouver une cause à tout ça, je pointerais sans le moindre doute l'école. Fanatique de littérature, j'étais moi-même plus souvent qu'à mon tour fortement ennuyé par les médiocres livres qu'on nous fournissait dans nos divers cours de français. Combien d'histoire d'indien dans le nord avec son chien j'ai pu lire. Combien de récit de gamins violentés à l'époque de Duplessis.
Et même quand on décidait de nous mettre quelqu'un chose de sympathique sous la dent, quelque chose susceptible de susciter un intérêt pour la lecture, on gâchait tout. Je me souviens qu'une fois, on nous avait fait lire la nouvelle Un élève doué de King, un récit sombre d'un jeune garçon brillant dont la fascination pour les morbides crimes nazis entraînera un déclin mental troublant. Alors que tout ça aurait pu s'avérer une porte d'entrée pour une discussion sur les génocides, la nature humaine, la fascination pour les choses plus sombres, on parlait plutôt du type de narrateur, des différents procédés littéraires et de l'ordre des péripéties.
Je n'ai eu qu'un seul professeur, ironiquement d'anglais, qui a su vraiment susciter l'intérêt de ses élèves pour la lecture. On lisait des grands classiques de l'histoire, puis on dissertait, on parlait des conflits observés dans le récit, du symbolisme utilisé par l'auteur, des significations qui y sont inhérentes, des liens qu'on peut faire avec la vie de tous les jours. Au final, je trouve ça triste que ce ne soit pas tout le monde qui ait vraiment la chance de découvrir la richesse des livres, parce que c'est avec eux qu'on découvre tant de choses.
Pour ma part, j'ai découvert la tristesse avec l'Ange de l'espoir de Mandino. La créativité, l'imaginaire avec la trilogie de Tolkien. L'intelligence à son état le plus brute avec Orson Scott Card. Le sarcasme avec Kurt Vonnegut. La complexité de la peur avec King. Le rêve avec Rowling. Le pouvoir avec Orwell. J'ai découvert des centaines d'univers et je trouve dommage qu'ils restent autant inexplorés.
10 commentaires:
Hum, je suis d'accord avec toi. Ce n'est pas à l'école qu'on apprend à aimer la lecture. Je me rappelle, entre autre, un prof qui "trippait" sur les livres d'Alexandre Jardin (pour ceux qui ne savent pas qui est Alexandre Jardin, voici un résumé de tous ses livres: la passion, la passion, ne faisons rien pour ne pas tuer la passion, la passion et encore la passion). Ayoye, faire une dissertation sur ça, disons que ça ne donnait pas le goût de lire... Je n'ai pas lu les oeuvres dont tu parles. Par contre, j'ai bien aimé les Harry Potter (les classiques...) et j'aime bien les romans policiers de Chrystine Brouillet. Enfin, bref, il faut seulement trouver son genre de livres et après, le goût vient tout seul.
C'est l'école qui m'a enseigné "comment lire" et non, "comment aimer lire". L'Amour ne s'impose pas.
J'ai étudié La Fontaine et personnellement, ça m'a permis d'ouvrir des livres que je n'aurais jamais ouvert autrement.
Et puis, dans le cas où on ne peut lire, on peut toujours se replier sur les livres audios. Tu sais, avant d'aller marcher, je me télécharge quelques chapitres. Il y a plusieurs sites gratuits.
quand j'étais petite, j'étais toujours rendue à la bibliothèque. moi aussi, mon enfance et mon adolescence ont été marquées par La courte Échelle puis Frissons. ça et les livres de robert soulières. en 1 ère année je lisais déjà très bien. je me souviens qu'un jour la fille qui lisait à haute voix butait aux 2 mots. me suis mise à chanter "savez-vous planter des choux" à haute voix... ish!
avec l'âge, j'ai délaissé la lecture pour les films, c'est dommage. maintenant je ne lis plus que quelques BD (les psys, le chat, mafalda, gaston lagaffe et garfield) et quelques livres.
j'ai récemment découvert les livres de guillaume musso et j'adore! mais ses histoires étant compliquées, je te suggère de commencer par "parce que je t'aime" puis ensuite "seras-tu là?". tu vas adorer!
j'ai aussi lu un livre philosophique pour le cours de philo et c'est la seule fois que j'ai aimé un ouvrage de ce genre : le bonheur, désespérément (andré comte-sponville).
c'est vrai que shining est un excellent thriller. si tu veux une comédie pissante à souhait : spaceballs. un classique!
pour en revenir aux livres et à l'école, le problème est qu'on nous impose tous les livres d'avance. au lieu de nous demander de lire des livres et de faire un travail sur le livre lu par la suite. ça fait peut-être "secondaire", mais ça donne plus le goût de lire si on lit ce qu'on aime!
@p'tit homme: Connais pas Jardin mais tu ne me mets pas l'eau à la bouche. C'est vrai que chacun à ses goûts et c'est pourquoi il devrait y avoir pas mal plus de diversité, donner la chance de découvrir plusieurs styles.
@maryse: L'école apprend "comment lire" dans le sens de décoder les signes que sont les lettres mais pourrait aussi apprendre à lire les messages, les allusions, la philosophie d'un roman.
@angie: Robert Soulières rocks. Je relisais Un cadavre de classe dernièrement et c'était savoureux. Je note pour Musso et Spaceballs (qu'on m'a justement conseillé il y a 2-3 jours). Continues à lire, même si ce n'est que des bd, l'important c'est d'y prendre plaisir.
Aaaah, la lecture... Vers mes 6 ans, je lisais les livres de La Comtesse de Ségur. Et par après, tout s'est enchaîné. King, Orwell, Voltaire, Stendhal, Mankell, Grisham, Coben, Jardin, Pennac, Verne, ils se sont tous succédés et continuent de remplir les étagères de ma chambre et d'en encombrer le sol. Lire a toujours été par pour plaisir, pour moi, et je trouve tout à fait normal - et agréable - de me caller dans un fauteuil avec un livre et de ne pas décoller du fauteuil avant de l'avoir terminé. C'est d'ailleurs ainsi que le 7ème Harry Potter a péri sous mes yeux d'habituée en seulement 6 heures. Avec mes parents qui sont aussi d'affirmés lecteurs, la littérature a toujours fait partie de ma vie. Mettez-moi dans une librairie et je risque de la dévaliser plus sûrement qu'autrement.
Je suis d'accord avec toi sur l'idée que l'école n'encourage pas à aimer lire. On nous fait lire des livres pas nécessairement intéressants, des extraits en aucun cas passionnants et on nous fait... quelle horreur... décortiquer le livre. Le livre, je le lis pour le plaisir, pas pour me poser des questions sur sa structure. On ne nous encourage pas à le lire pour l'aimer, à simplement imaginer ce qui se passe. Et ceux qui ne lisent pas perdent tant de choses... Cette année, la question finale de notre examen de Lecture du MEQ était "Que croyez-vous que la lecture peut apporter ?". J'ai faire une page recto-verso en revendiquant non seulement le développement de l'imaginaire et du vocabulaire, mais aussi la découverte, la culture, l'ouverture... Ne me lancez pas sur le sujet. Il faudrait qu'il y aille des enseignants capables d'intéresser les jeunes à la merveille qu'est la lecture, qui encouragent cette pratique. Et qui finiraient par empêcher les gens de regarder les lecteurs comme des bêtes de foire.
La littérature, c'est beau.
C'est tout.
Mon amour de la littérature je la dois à mon père...
Il trouvait que l'école ne m'apprennait pas à bien lire, alors il me l'a montré "old school"... Alors que mes amis d'école apprenaient des syllabes par coeur, moi j'apprenais à en décortiquer tout plein...
Merci Papa!!!
;)
@ fille imparfaite: je considère que tu as tout dit, si je voyais pas ton nom en haut de ton commentaire,je jurerais que c'est moi qui l'a écrit!
Petit ajout: j'ai été à l'école internationale et j'ai eu la chance d'avoir des cours de littérature au secondaire en plus des traditionnelles cours de francais... pour une passionnée comme moi, c'était le paradis. Et j'ai eu la chance d'avoir plusieurs professeurs qui ont toujours nourri mon appétit vorace de livres en me faisant pleins de suggestions, en ne me brimant pas, en me laissant lire en classe au lieu d'écouter, en m'envoyant des périodes de temps à la bibliothèque ou lire dehors (parce que j'étais fucking en avance et un peu chouchou de ses profs la, justement à cause de ma passion pour les livres). J'ai été vraiment chanceuse et c'est pour ça que j'ai toujours un livre sur moi. Là, je me lance sur '' à la recherche du temps perdu'' de proust. Je vous en reparlerai! :)
@ roxie :
"lire en classe au lieu d'écouter"... toi aussi????? lol
sérieusement, au cégep les cours de français sont tellement emmerdants! je n'écoute même pas, parce que je la connais déjà la matière, et je tape des 90% pareil. moi quand ça fait 3 cours que le prof passe sur le même sujet que j'ai compris en 1/2 cours... je lis. ou bedonc j'écris, parce que j'adore aussi écrire. j'ai eu une prof que ça faisait capoter que j'écrive au lieu de l'écouter, mais vu mes notes elle a jamais rien dit :P
Jádore la littératue et jáime tellement la lecture que les choses plus importantes de ma vie
je me rends cmte que je les ai déjà vecue dans les livres.
Le nom de ton blog est vraiment séduisant
Un site adorable que je viens de découvrir par hasard, bravo !!
Enregistrer un commentaire