Voilà à toute fin pratique 6 mois que j’ai fait mon entrée dans l’insaisissable et étrange monde qu’est celui de la blogosphère. Une demie année où insipidités se sont succédées étant entrecoupées de quelques rares trucs un peu plus sérieux. Ayant débuté sous l’impulsion d’u
ne question posée par une illustre inconnue dans un bar peu recommandable et de la lecture du blog de l’
Étudiante Frisée, une fille que je connais un peu ayant plusieurs connaissances communes, qui m’a fait voir qu’on pouvait écrire des trucs vachement biens et intéressants en parlant de son quotidien à soi, j’en suis aujourd’hui rendu à un genre de
check up question de voir où tout ça m’a mené.
Je relis mes trucs, plus ou moins pertinents. Déjà en 6 mois, j’avais oublié plusieurs posts, quelques anecdotes, des histoires qui sans ce blog auraient sans doute sombré dans l’oubli. C’est toujours ça de bien.
À écrire comme ça, on veut voir ce que les autres font, la curiosité est forte. Je lis à chaque jour 51 blogs (je viens de faire le décompte), je visite sporadiquement d’autres pages, je tâte le pouls du web, compare ma vie et ses tribulations avec celles des autres. J’en suis venu à avoir un certain portrait de plusieurs bloggeurs et j’en suis arrivé à la conclusion que, bien que tous différents, il est possible de catégoriser une vaste majorité d’entre eux selon certains moules.
Le bloggeur
Youtubien : Généralement, il commence par quelques mois de textes où il parle de sa vie, ses connaissances et différents loisirs. Puis, on note un espacement des posts avant d’en arriver à un stade où son blog est totalement amorphe. Arrive alors l’ère des liens youtube et autres. Précédés de textes minimalistes, plus ou moins intéressants, ses interventions se résument à nous diriger ailleurs.
Le bloggeur
qui s’indigne : Surtout de sexe masculin, ce type de bloggeur se plaint de tout et le monde se résume à une infinie quantité de choses dont le négativisme n’a pas encore été souligné à l’entièreté de la planète.
Le bloggeur
qui blog pour sa famille : Il écrit pour raconter à sa famille son train train quotidien, les choses qui meublent sa vie. Ce type de bloggeur n’hésite pas à utiliser l’inside à profusion et n’a que faire de l’incompréhension de l’étranger lecteur qui aurait eu l’égarement de s’aventurer sur sa page. On reconnait souvent ce type de blog par la présence proéminente de photos d’animaux de compagnie.
Le bloggeur
qui conscientise : Souvent en train de franchir la fragile ligne de la pompeuse moralisation, ce type de blog est souvent l’œuvre d’une bloggeuse. Étant lieu de l’apologie du poil au féminin, de Québec Solidaire et de la démonisation de l’argent, ces blogs forment une communauté souvent fermée et l’attitude de « petite gang » vient miner le plaisir qu’il pourrait y avoir à participer aux débats et c’est dommage.
Le bloggeur
branché : Il raconte ses nombreuses sorties et conquêtes, utilise les bars comme lieu de la quasi entièreté de ses billets et utilise la séduction et les relations hommes/femmes comment sujet de la plupart de ses chroniques. Presqu’entièrement formée de célibataire, cette catégorie perd un membre actif à chaque fois qu’il se met en couple, son blog, instrument de rencontre internet, étant devenu désuet.
Le bloggeur
lyrique : Il écrit de long texte, avec des phrases bien tournées et un niveau de vocabulaire avantageux. Ce type de blog n’est pas donné à tout le monde et on assiste parfois à des tentatives ratées qui tombent dans le burlesque et les rimes en « er ». Cependant, ce sont sans doute les plus intéressants lorsque les sujets abordés sont accessibles et bien amenés.
Le bloggeur
humoriste : Parfait pour débuter sa journée, allie des textes légers et cocasses. Le danger qui guette ce type de blog est de toujours tomber dans le même genre d’humour, d’écrire constamment le même texte mais avec des variantes. Par exemple, après plusieurs textes où l’autodérision est le seul élément, on se tanne. Par contre, lorsque la variété est au rendez-vous, c’est un classique instantané.
La bloggeuse
fi-fille : N’hésitant pas à écrire un texte complet sur l’achat de sa dernière paire de chaussure, la bloggeuse fi-fille possède souvent SA toune, SON gilet fétiche et a des relations de couple dont la complexité a besoin d’être étalé au grand jour. Étant romantique à outrance mais recherchant l’homme dur, la bloggeuse fi-fille est souvent un amoncellement de contradictions ambulant.
Le bloggeur
gérant d’estrade : Il donne son opinion sur une multitude de sujets divers, gratifie le public de son avis quant à dizaines de domaines. Comme les lignes ouvertes où s’alternent pertinents interlocuteurs et criss de mongoles, les blogs de gérant d’estrade ont un spectre de d’intelligence très vaste. Avec les blogs lyriques, cette catégorie est sans doute ma favorite, en autant que l’auteur ait le minimum de jugeote requis.
Je vous entends déjà réclamer haut et fort que je me catégorise moi-même. Or, je vais pour l’instant me soustraire à mon assassin jugement et vous laissez le bon soin de le faire à ma place. Peut-être me classifierai-je par voie de commentaire? Qui sait. Et vous-même, comment vous catégoriseriez vous? Ai-je oublié un type de blog?
Les motivations pour écrire diffèrent également d'une personne à une autre. Alors que certains semblent prioriser à tout coup l'augmentation de leurs lectorats, que d'autres tentent visiblement de faire des rencontres dans l'étrange monde de la blogosphère(?) et que certains veulent refaire le monde ou cracher leur venin, il est toujours intriguant de découvrir ce qui pousse tous et chacun. Pour ma part, il y a une part qui réside dans un goût de l'écriture. L'autre partie réside certainement dans l'attrait d'avoir quelques personnes pour lire le tout. En effet, lorsque j'étais jeune, je voulais devenir journaliste ou auteur. Je lisais plein de truc prétendument écrit dans le but de donner divers conseils à tout écrivain en herbe et le conseil le plus récurrent était sans aucun doute celui de tenir un journal sur sa vie. Manquant cruellement discipline et intérêt, je n'ai jamais été capable d'écrire plus de trois jours de suite et chaque tentative sombrait plus rapidement que la dernière dans l'oubli. Bien que derrière moi ces idées de métier, le goût de l'écriture est resté et ce blog me permet d'obtenir la motivation nécessaire à écrire avec constance (peut-être même trop souvent haha).
Et vous, qu'est-ce qui vous motive à écrire, vous pousse à lire d'autre blog? Je suis curieux ma foi.