Parce que je suis bonasse, incapable de dire non, aime pas laisser les gens dans la merde, mollasson, menton de Jacques Demers et tout ces mots du champs lexical de MOU, je me retrouve à faire des 6 heures d'over dans ma dernière semaine de boulot. Au moins, je m'assure de m'être écoeuré à l'infini. Alors que ma vie est aussi plate qu'un chest de marathonienne, je fouille dans des vieux trucs que j'ai écrit pour un peu de cheap divertissement. Pris de grandeur à quelques moments de ma jeune vie, je me suis dit que je pourrais écrire un livre. Voilà un truc que j'ai commencé il y a bien 2 ans, qui n'a jamais abouti, que j'ai déjà essayé de continuer, mais dont le personnage principal me fendait trop le cul. Un genre d'auto-fiction. Je lis ça et je me trouve fendant au possible. Juste l'intro pue.
Il y a de ces moments où l’on a une vision claire, où le chemin nous semble tracé, la voie est plus évidente que jamais. Mais pour ces moments, il y a aussi ceux, plus nombreux, d’errance, de brume, de doutes et d’indécisions.
La vie est questionnement constant. Que dois-je faire? Est-ce bien? Qui suis-je? La quête d’une identité, une avec laquelle nous soyons à l’aise tant à cause de sa véracité que par sa justesse, n’est-ce pas là le travail d’une vie? Une définition sans cesse à refaire, une recherche infinie, ne sommes nous pas guère différent que notre dernière action? Le passé, ces eaux troubles déjà naviguées, peut-il devenir handicap, frein à l’amélioration de notre personne?
J’avais toujours été égocentrique, sûr de moins même et sans considération aucune pour les autres. Il y a quelque chose de grisant à se croire brillant, un insaisissable sentiment de pouvoir, une force que l’on sait ou du moins croit enfouie, l’auto-permission à la médiocrité sous prétexte qu’au fond il s’agit là du droit à la lâcheté. Il y a aussi cette relation d’amour-haine avec les autres. La masse humaine ne devient plus que bipolaire, divisée entre adulateurs et errants. Sans doute pathétique mais somme toute confortant. Alors que l’on croit se foutre des gens, on devient esclaves de leurs jugements, junkie de leur approbation puisqu’en fait, il n’y a que l’opinion des autres qui permet d’échapper à la sienne.
Et une fois la nuit venue, alors que les artifices sont tombés, que les éphémères distractions laissent place à la noirceur ironiquement révélatrice, ne reste plus que ce dialogue avec soi-même, cette recherche de sa propre substance, ces sempiternels questionnements pour lesquels il n’existe d’échappatoire autre que la folie.
On avance à tâtons, la vie se charge de nous envoyer des signes, on fait nos choix, nos décisions, on laisse nos traces sur le sinueux chemin universel et on espère laisser fertile passage. J’avais toujours choisi les raccourcis, l’utilisation du travail des autres, l’escapade, la fuite, la lâcheté.
Et puis il y avait eu cet été, l’espace d’un moment mais aussi l’espace d’une vie, où j’ai commencé à croire en moi, vraiment. Cet été là, je suis devenu un homme.
Je suis là à m'auto-proclamé brillant hahaha. C'est dégueux tight. Il y a quelque chose de troublant à voir combien on change avec le temps. Aujourd'hui, j'ai l'impression de douter de ma personne un max, une rémanente impression que je ne fais rien de bon alors qu'à une époque, on aurait dit que je me croyais Roi du Monde dans un égocentrisme consommé. C'est cyclique j'imagine.