Le blogueur lit et regarde de la violence et, quoi que ça mère en dise, n’est pas fou. Je vous entends déjà être surpris. Et oui, le blogueur a bel et bien une mère, il n’est pas Dieu le Père. Pour en revenir à la violence, je lis à la fois du King et du Sénécal. Bien sûr, je ne lis vraiment pas que ça, mais disons qu’ils occupent une certaine place dans ma bibliothèque.
Ça commencé très jeune sans doute. Je lisais des Chair de Poule et des Frissons. Puis, en secondaire 3, j’ai découvert l’enfant maudit de la littérature américaine, le roi de l’horreur, l’écrivain du Maine, Stephen King. Dans l’espace de 4 mois, j’ai bien du lire une quarantaine de ses livres. Hein quoi!?! Le blogueur lit de ces écoeuranteries?
Bien oui, parce que l’horreur, c’est aussi du suspense, c’est la tension et ça peut aussi être des livres porteurs de message. Ça peut aussi être exorcisant. Prenons Ça de King, il s’agit là d’un livre libérateur qui traite des peurs de l’enfance, de leur irrationalité. Le tout, dans le cadre d’un livre fichtrement bon qui m’a procuré bien du plaisir au long de ses pages. Que dire des Sept Jours du Tallion, ce roman de Sénécal qui traite de la vengeance d’un père auprès de l’assassin de sa fille si ce n’est qu’il apporte à réflexion. Alors que A Time to Kill de Grisham joue dans les mêmes thèmes, je pense que Sénécal apporte autant d’eau au moulin que cet auteur dont la pertinence n’est jamais remise en doute.
Pourquoi l’horreur est-elle méprisée? Sans doute parce que la peur, ce n’est pas intellectuelle. De plus, la pléiade de films d’horreur n’étant autre que chevauchement de dégueulasseries n’aide en rien la cause des livres et films plus noir. Je suis allé voir Saw IV cette semaine. Je ne peux pas dire que je suis sorti de là en me posant de grandes questions sur la vie (mais bien plus en m’en posant sur les incohérences du scénario). Cependant, le suspense est poignant et m’a tenu en haleine tout autant qu’un film policier. Bref, dans un cas de la sorte, je comprends que la violence ne sied pas un but intellectuel, mais pas non plus au mépris qu’il subit.
«Oui mais voir autant de violence, ça rend nos jeunes violent…»
En toute honnêteté, je répondrai à ça «crotte de bœuf» (Bullshit!). Certains gens parlent de catalyseur, que si une personne a déjà des tendances violentes, ces films, livres et jeux violents les conforteront dans leurs pulsions. Serais-ce possible que plutôt, ce genre de choses soit exutoires pour ces gens? Si un jeune violent se défoule sur GTA, je fais le pari que cela pourrait le défouler bien plus que le contraire. La vraie violence négative, selon moi, c’est celle qu’on voit dans les bulletins de nouvelles. C’est le cadavre ensanglanté qu’on voit sur l’heure du souper, l’enfant démembré en première page du Journal. Je suis de ceux qui pensent qu’on se doit de garder une certaine naïveté sur notre monde et ce, jusqu’à un âge plus avancé que 4 ans. Dans notre société où les enfants se font mettre la réelle violence dans la figure à peine sortie de la poussette, je pense qu’on leur envoie comme message très rapidement que la violence fait partie de notre monde et malheureusement, trop peu de parent prennent le temps d’expliquer dès un jeune âge qu’il ne s’agit jamais là d’une solution. Et ça, c’est néfaste.
Bref, j’ai fait mon coming-out, je consomme de l’horreur et je m’assume! Que quiconque essaie de rire! Je suis préparé à l’abordage.